L’Atelier Objets communicants est né

 

La séance inaugurale de l’Atelier objets communicants s’est tenue le 9 mars devant une centaine d’auditeurs. Un public majoritairement issu du monde de l’entreprise, et, pour une trentaine environ, issu de la recherche ou des études.
Quatre profils d’orateurs y étaient présents sous la présidence de François Denieul, chacun représentant une mission particulière vis-à-vis de ce secteur :

  • Celui dont la tâche sera d’inventer non seulement un nouveau produit mais aussi de lui trouver ou forger un réseau de distribution : Rafi Haladjian, à l’origine notamment de Violet et du lapin Nabaztag.
  • Ceux qui disposent d’un premier type de ressource (une base de clients importante mais qu’ils doivent développer en proposant de nouveaux services, à grande échelle et en condition de rentabilité suffisante) : Franck Moine de Bouygues Telecom et Anne-Marie Thiollet d’Orange.
  • Celui qui dispose d’un deuxième type de ressource -des capitaux- et dont la tâche sera de trouver un porteur de projet original avec une idée novatrice, aptes à devenir un succès commercial : le capital-risqueur et l’investisseur individuel avec Jacques-Charles Flandin de XMP Business angels.
  • Celui qui dispose d’une troisième forme de ressource – des technologies différenciatrices- et qui doit les faire convertir en produits, services, usages : le scientifique avec Sylvie Vignes et Michel Riguidel, de Télécom ParisTech.

A tous se pose au quotidien la même question : où, quand, combien, quoi … qu’est ce qui demain se consommera et par quel client, se vendra et par quel canal ? Y aura-t-il rentabilité, utilité ?

En réponse sont venues des pistes multiples, des visions personnelles toutes empreintes d’un double sentiment : proximité, distance. Ces sensations antinomiques expriment la perception d’opportunités de marché proches, mais dont il reste difficile de mesurer la date d’essor, la vitesse et l’ampleur de croissance ; et de nouvelles technologies en gestation mais dont il demeure difficile de mesurer si elles nous seront appropriables à deux, cinq ou dix ans. Il a été rappelé que certaines promesses technologiques, avec leurs usages associés … sont promises depuis des décennies, que tel produit innovant et original drainera à lui … plus de journalistes que de clients. Inversement, c’est sans tapage que se déploient en Chine des réseaux de capteurs pour l’agriculture et la surveillance des conditions environnementales ou météorologiques, avec ici la perspective de millions de cartes SIM. Ce qui toutefois pose la question de définir ce qu’est un « objet communicant ». Suffit-il de capter puis transmettre des données, ou de surcroît de les avoir pré-digérées, d’interagir avec d’autres appareils ou avec l’utilisateur, de s’adapter à un environnement et de dialoguer avec lui ? … Objets communicants et/ou intelligents.

Rafi Haladjian rappelait également qu’en la matière, le spectre des fonctionnalités va de l’appareil déjà communicant qui se verra adjoindre d’autres fonctions jusqu’à celui qui n’était pas encore communicant voire de l’invention ex-nihilo, et du « couteau suisse » à l’appareil mono-fonction.

Des réponses plus transversales sont venues, tant des orateurs que de la salle : oui à la réalité de besoins concrets en matière d’économie d’énergie, que des objets communicants seront aptes à prendre en charge dans les prochaines années. Oui à leur adaptabilité à des thèmes tels que le développement durable, la protection de l’environnement, la gestion des ressources rares.

Le transversal peut également prendre la forme du « ludique » : l’évolution de l’informatique n’est-elle pas animée par une tendance régulière et durable à plus de ludique, non pas seulement dans ses usages, mais dans ses interfaces avec l’usager, dans son ergonomie, et même dans son processus inventif pour mettre au point de nouveaux produits ou services avec le concours final de l’usager lui-même, voire par son pilotage.

Débat ouvert ! Qui se prolongera par de prochaines séances. Merci déjà de noter dans vos agendas les dates du 8 juin et du 19 octobre, fin d’après-midi (dates qui seront confirmées). La première sur les technologies communicantes pour la santé, la médecine, la nutrition, le monde hospitalier ; la seconde pour les handicapés, les personnes invalides, etc. Et leurs possibles transferts de technologie vers d’autres secteurs.